à portée de main
A4, laser print on recycled paper
En parcourant les photos que j’ai prises avec mon téléphone portable, toujours présent dans les activité les plus banales de mon quotidien, j’en ai remarqué quelques-unes qui n’étaient pas du tout destinées à être conservées. Lorsqu’elles ont été enregistrées, elles répondaient à des besoins immédiats car elles pouvaient être lues instantanément. Mais passé le moment de leur création, il n’y avait déjà plus aucune raison de les consulter à nouveau.
Certaines de ces images servaient à mémoriser et transporter des clés de connexion WiFi (suites de chiffres et de lettres, imprimées le plus souvent au dos du modem, et difficiles à mémoriser de tête), jusqu’à un ordinateur depuis lequel je voulais me connecter, à quelques mètres de là. À la manière d’une note écrite sur un morceau de papier. D’autres photos me servaient à voir l’arrière de mon crâne quand je me coupais moi-même les cheveux. Comme avec un petit miroir tenu derrière la tête, lui-même reflété par le miroir plus grand fixé au mur devant moi. Les photos enregistrées me permettaient de contrôler un peu plus précisément chaque étape de la coupe. Je suis troublé par le choix par défaut d’utiliser les appareils photo disponibles sur mon téléphone plutôt que des outils simples (crayon, papier, miroir etc…), et le fait que de telles images persistent aussi longtemps qu’elles n’ont pas été détruites volontairement.